Depuis mon entrée à l’Ecole de Guerre Economique en octobre dernier, la question revient souvent. Et malheureusement, la réponse n’est pas forcément évidente. Pas simple en effet de synthétiser un domaine aussi vaste en quelques phrases.
Essayons néanmoins de lui donner une définition partielle :
« L’intelligence économique peut être définie comme l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques ». Henri Martre
Précisons néanmoins que l’obtention de l’information est (normalement) uniquement réalisée via des pratiques totalement légales, se basant sur des sources ouvertes (nous y reviendrons).
L’IE est donc un moyen offert aux dirigeants de dissiper en partie le « brouillard de guerre » les enveloppant.
Des exemples valant mieux que de longs discours, illustrons cela par deux cas réels.
1. L’entreprise A, solidement implantée dans sa région d’origine, cherche depuis des années à développer ses activités dans une région voisine, dominée par son concurrent l’entreprise B. Malgré ses efforts, A ne parvient pas à lui prendre des parts de marché.
Le business de ces deux entreprises étant fortement lié au talent de leur force commerciale, A met en place une veille autour des commerciaux « star » de B.
Après quelques mois, elle constate que Mr X., commercial vedette de B, est une cible intéressante à débaucher.
Pourquoi : mise à jour de son profil LinkedIn, accompagnée de messages aigres concernant son employeur actuel publiés sur ses réseaux sociaux.
Résultat : A parvient à débaucher l’homme. Quelques mois plus tard, A a réussi à capter 30% des ventes de B sur sa zone.
2. L’entreprise A fonctionne en B2B. Elle est en forte concurrence contre l’entreprise B, qui a un modèle économique similaire. Afin de trouver un angle d’attaque lui permettant de reprendre la main, A met en place une veille autour de B.
Rapidement, cette veille met en lumière 3 éléments :
· Création d’une société et dépôt d’un nom de domaine par les actionnaires de B dont les noms laissent à penser qu’ils cherchent à attaquer le B2C
· Recrutement dans la nouvelle structure de profil spécialisés en B2C
Cette nouvelle entreprise n’apparaît pas comme directement reliée à B. Pourquoi ? Un positionnement en B2C les place en concurrence directe de leurs clients historiques, ce qui explique leurs efforts pour masquer (bien maladroitement) leurs traces.
Résultat : L’entreprise A laisse fuiter l’information auprès de la clientèle de B. Furieux, plusieurs clients rompent leurs contrats et décident de faire affaire avec A.
Moral, immoral ? Les deux exemples choisis sont volontairement des cas où l’information est utilisée dans une démarche offensive.
Néanmoins son usage peut être beaucoup plus varié, notamment dans des optiques de développement plus pacifiques, nous y reviendrons !
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